Les principales formes de transmission
Habituellement, leur traitement diffère car un écrit n’a rien à voir avec une communication orale. « On ne parle pas comme on écrit », a-t-on l’habitude d’entendre. Il s’agit de bien faire la distinction au moment de la mise en forme d’un récit.
L’ORAL
- Ici, la gestuelle et le ton sont présents pour accompagner les mots. Raconter une histoire semble donc plus facile que de rédiger un écrit…
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- Une communication tripale
On entend beaucoup parler de « lâcher prise ». En réalité, il s’agit tout simplement d’être soi-même. Si une émotion est transmise, le message passera d’autant mieux et avec lui l’adhésion et l’empathie de la part de l’auditoire. C’est justement le principal objectif de la démarche. Celle-ci doit privilégier la vérité. Quand on parle vrai, le sens prend alors tout son… sens. Être sincère permet de toucher au plus près ses interlocuteurs. C’est ce que j’appelle « la communication tripale » : qui vient des tripes. Cet aspect tripal est intéressant car, au féminin, tripale veut aussi dire « trois pales ».
Or raconter une histoire oralement repose sur trois choses :
– le fond : l’histoire ;
– la forme : les mots ;
– l’habillage, ou présentation : le ton (conviction) + l’attitude (gestuelle).
L’ensemble contribue à partager de l’émotion : le discours a alors de fortes chances de rester dans les mémoires.
L’exemple le plus emblématique du discours empathique se retrouve très souvent dans les rendez-vous TedX.
L’ÉCRIT
- Autant l’art de dire est immédiatement perceptible, autant l’art d’écrire l’est beaucoup moins. Un texte étant définitif, tout se fait en amont. Le travail de rédaction sera d’autant plus poussé et affiné que le texte n’aura pas d’autre béquille émotionnelle que sa force.
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- Le travail est donc un petit peu plus conséquent pour un texte qui ne sera pas dit ou lu en direct. Pourquoi ? Parce qu’il faut bien choisir les mots, le style, le ton. Contrairement à un discours en public, vous ne pouvez pas vous amuser à le changer une fois imprimé, une fois transmis ; vous ne pouvez pas digresser, ajouter une onomatopée, un clin d’œil, un soupir, une question interactive, un rire… Vous n’avez pas les gestes. Vous vous dites « oui, mais un texte dit oralement est d’abord écrit ». Certes, dans la majorité des cas. Aussi, la forme écrite (storywriting) peut, et même doit, prendre la liberté d’adopter un ton oral.
La 3e voie : LE MULTIMÉDIA
- Animation 2D, 3D, court métrage, diapos mélangeant à la fois texte et visuel… autant de formes différentes aujourd’hui à notre disposition. Le « mixte » existe depuis longtemps, via les livres illustrés, rendant moins austère une histoire, sans parler des bandes dessinées. Le multimédia, très répandu, est la réunion de texte, d’image et de son sur un même support numérique. Une vidéo, c’est souvent un son et une image, mais cela peut prendre la forme d’un bruitage, d’une musique et d’un simple texte court qui défile. Avec l’image, on parle alors de visual storytelling. Un exemple pertinent pour capter l’attention est RSA Animate.
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- Digital storytelling : avec l’avènement des réseaux sociaux et l’interactivité quasi immédiate des internautes, une histoire peut se construire au fur et à mesure. Cette forme a fait émerger depuis quelques années une nouvelle branche de ce métier, où le storyteller, devenu digital storyteller, va devoir s’adapter et composer sur la durée avec un public réactif. Mais quels que soient le support et la manière de faire, il n’en reste pas moins un rédacteur.
Vous l’aurez compris, élaborer un récit rencontre un grand choix d’outils créatifs. Mais quel que soit le vecteur (et parfois un simple discours suffit), ce qui reste fondamental est le sujet à la source de l’histoire. Il faut du fond !
Ensuite, le message sera d’autant plus fort qu’il sera servi par un traitement pertinent.